Mot du Président

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Au cours des 25 dernières années, la pratique pharmaceutique a évolué pour passer d’un paradigme “centré sur le produit” à un autre “centré sur le patient”, tout du moins pour les pays développés. Le pharmacien a désormais un rôle de plus en plus marqué dans la fourniture efficace et sure de médicament, ainsi que dans l’information pertinente du patient. Par ailleurs, le pharmacien parti¬cipe à l’éducation du patient, et travaille en collaboration avec les prescripteurs afin de garantir que la pratique se fonde sur les meilleures données factuelles disponibles afin d’obtenir les meilleurs résultats thérapeutiques. Cependant, le rôle de la profession de pharmacien et ses apports restent trop souvent négligés et mal compris dans de nombreux cercles de politique publique. Ceci peut s’expliquer par le fait que beaucoup dans ces cercles ont une perception erronée du rôle de la profession pharmaceutique et de ses apports en ne considérant que sa fonction de délivrance et de vente des produits médicaux. Cette représentation erronée est probablement un héritage de notre environ¬nement ou de l’histoire. Cette représentation néglige et omet cependant tout ce qui se passe “en coulisses” des soins apportés au patient, que celui-ci soit hospitalisé ou reçoive des soins ambulatoires.

Le pharmacien est désormais un prestataire direct de services de santé, depuis la prévention primaire de la maladie jusqu’au suivi thérapeutique. Le rôle du pharmacien consiste également à fournir des informations précises et pertinentes relatives à la santé. Enfin, le pharmacien moderne fournit des soins au patient. Il convient désormais de reconnaître pleinement son rôle, qui consiste à faire en sorte que le traitement médicamenteux d’un patient soit adapté à son état, qu’il soit le plus efficace parmi les traitements disponibles, et qu’il soit aussi sûr et commode que possible. Les pharmaciens jouent actuellement un rôle important dans la promotion du bien-être, ainsi que dans la prévention et la gestion des maladies, en collaboration avec les autres professionnels de santé, afin que le patient obtienne le meilleur résultat possible de leurs médicaments.

Dans sa vision 2020, la Fédération Internationale de Pharmacie, demande à ce que la pratique pharmaceutique, doit se concentrer sur les patients et sur leur droit à bénéficier d’un traitement médicamenteux sûr et efficace pour tous leurs besoins médicaux. Ceci implique de travailler sur les problématiques actuelles telles que la contrefaçon, la légalité de pharmacies en ligne, l’insuffisante application des réglementations existantes dans les pays en développement, et les épidémies et pandémies comme le VIH/SIDA, la tuberculose, le paludisme, la grippe aviaire et le SRAS, qui ne connaissent pas de frontières.

Le nombre de pharmaciens formés et compétents risque de s’avérer insuffisant pour satisfaire les besoins de la population, du fait de l’indisponibilité ou de la répartition inadéquate de ces professionnels de santé. Cette situation s’explique par les différences qui existent dans les formations théorique et pratique des pharmaciens et des scientifiques du médicament dans le monde. Ces formations sont actuellement étudiées à la lumière des besoins respectifs des systèmes de santé, qui se rendent compte, grâce aux observations sur le terrain et aux résultats d’études, du rôle primordial du pharmacien.

Les médicaments à venir nécessiteront une contribution accrue en matière de pharmacie clinique afin de maximiser leur innocuité et leur efficacité. Si la formation des pharmaciens cliniciens n’est pas développée et continuellement mise à jour, les bénéfices issus des avancées des sciences pharmaceutiques sous la forme de nouveaux médicaments, en particulier les biothérapies, ne seront pas pleinement concrétisés.

Pour aller dans l’esprit des recommandations de la fédération internationale de la pharmacie, la Faculté Internationale de la Pharmacie Abulcasis propose un programme pédagogique élargi qui englobe la totalité du programme national du CNPN pharmacie 2015, avec l’introduction de :

modules de développement personnel, de sciences humaines et sociales – anthropologie.

module de pharmacothérapie intégrée en 5ème année pour renforcer le raisonnement du futur pharmacien autour du couple maladie/médicament.

modules d’anglais qui seront enseignés pendant tout le cursus.

stages de soins infirmier en 2ère année, de stage humanitaire et associatif de la 1ème année.

stage officinal en 3ème année au lieu de la 2ème année pour mettre en pratique les connaissances acquises des disciplines du médicament enseignées en 3ème année.